La France est traversée par un phénomène provenant des Etats-Unis : le « big quit ».
Ce phénomène se caractérise par des vagues de démission massive. Ces démissions s’expliquent en partie par la perte de sens au travail, une perte de sens provoquée par la pandémie mondiale, obligeant une majorité de personnes à se confiner et à réfléchir au sens de leur existence. La proportion atteint 33 % de la population active aux Etats-Unis et le nombre de démissions en France sur le 4e trimestre 2021 n’a jamais été aussi élevé depuis que les indicateurs en la matière existent avec 642 000 démissions (Dares).
A ces démissions vient s’ajouter l’imposant départ en retraite de la génération baby-boom. En 2017, la tranche d’âge 50-64 ans compte plus de 5 millions d’actifs en emploi selon les chiffres de l’Insee et
Seulement 2,5 millions sur 7,5 millions de la classe d’âge 15-24 ans sont en activité en 2017. Il y a de fait deux fois plus de départs que d’arrivées sur le marché du travail.
A ces éléments démographiques s’ajoutent des éléments sociohistoriques. La fin du compromis fordiste provoqué par les chocs pétroliers a profondément remis en cause le contrat économique et social existant entre l’entreprise et le salarié. Afin de résorber le chômage de masse, les politiques liées à l’emploi ont contribué à flexibiliser le marché du travail pour permettre aux entreprises d’être plus compétitives. Toute action a son lot d’externalités négatives et aujourd’hui les entreprises en subissent les conséquences.
L’atomisation des agents a par exemple contribué à casser les solidarités de groupe et donc les relations humaines. Cet individualisme exacerbé inhibe la performance collective d’une organisation. L’accélération de la productivité et du temps conjugués à l’intensification de la concurrence provoquent des frictions, autant à l’échelle individuelle que collective pouvant aller jusqu’à de la maltraitance organisationnelle.
Il est donc désormais urgent pour maintenir ses effectifs en place et pour pérenniser son organisation d’investir dans l’humain afin de le replacer au centre de l’entreprise. De nombreuses approches existent. La sophrologie par exemple est une discipline qui permet d’apprendre la gestion du stress, un des principaux maux de notre temps. Ce stress endémique provoque tensions et violences. Les défis que les organisations doivent relever sont de plus en plus nombreux et complexes. La première urgence pour une structure est de mettre en place les conditions nécessaires à son propre développement.
Cela passe dans un premier temps par l’apprentissage et la mise en place d’un environnement qui relie les Hommes entre eux. La base pour recréer ces liens passe par exemple par la communication bienveillante. La bienveillance dans un environnement professionnel est encore trop souvent perçue comme un anathème. Or, selon une étude BVA réalisée en 2017, la bienveillance dans les entreprises améliore de 20 % la motivation, réduit le stress ainsi que les départs volontaires comme involontaires et augmente considérablement la performance. La bienveillance représente donc un levier de développement économique et social pour les organisations. Il est urgent d’agir en ce sens.